Octobre 2023
Sur le marché du sucre, la France est le 9e producteur mondial et le 1er producteur européen*. En France, la production de sucre de betterave et d’éthanol mobilise 23 000 planteurs et plus de 6 000 emplois directs dans les sucreries. On compte également nombre d’emplois indirects et induits.
Le sucre est principalement utilisé sous deux formes :
- d’une part, de manière directe, sous forme de sucre de bouche (sucre en morceaux et en poudre);
- d’autre part, de manière indirecte en étant incorporé par les industries dans les aliments sucrés.
Structure du marché
En 2016-2017, 2,8 millions de tonnes de sucre ont été utilisées en France dont 10% environ pour le sucre de bouche, 60% pour l’industrie alimentaire, 10% pour les industries chimique et pharmaceutique, et 20% pour l’alcool et l’éthanol.
Jusqu’en 1960, le sucre de bouche représentait 50 % des ventes de sucre destiné à la consommation humaine en France. Au début des années 1970, on passe à environ 45 %, puis à 40 % au début des années 1980. Actuellement, il représente 15 % des ventes du sucre alimentaire.
Évolution des ventes
En 1826, si l'on rapporte le volume de sucre vendu par rapport à la population, on obtient une disponibilité moyenne de 2 kg par habitant. Cette moyenne croît tout au long du siècle, passant à 5,5 kg en 1860, 8,6 en 1880, 12 en 1900, jusqu’à atteindre 20 kg à la veille de la Première Guerre mondiale.
A cette époque, le sucre devient une denrée rare et, en 1918, cette moyenne par habitant n'est plus que de 8 kg. Dans l’entre-deux guerres, elle remonte à 23 kg, mais retombe à 6 kg pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les Trente Glorieuses permettent de retrouver rapidement un haut niveau : en 1958, un Français a à sa disposition 30 kg de sucre, 36 kg en 1970.
Les ventes de sucre reflètent uniquement une notion de disponibilité ou de volumes de sucre mis sur le marché, à l’échelle d’un pays ou d’une population. Pour s’approcher d’un niveau de consommation à l’échelle individuelle, il est préférable d’utiliser les données issues d’enquêtes alimentaires INCA et CREDOC (Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie).
Concernant les consommations de sucres, voici les recommandations de l’OMS et de l’ANSES. La recommandation forte de l’OMS est de limiter les sucres libres (sucres ajoutés et sucres naturellement présents des jus de fruits), incluant le sucre de canne ou de betterave, à moins de 10 % des calories quotidiennes pour la prévention de l’obésité et de la carie. Pour la population générale, les apports en sucres libres représentent en moyenne 11,1% des calories quotidiennes soit 58 g/j **.
L’ANSES a proposé une autre recommandation : ne pas consommer plus de 100 g par jour de sucres (hors lactose), c’est-à-dire l’ensemble des sucres apportés par l’alimentation, qu’ils soient naturellement présents (le glucose, le fructose ou le saccharose des fruits) ou bien ajoutés aux aliments (le saccharose de betterave ou de canne, les sirops de glucose, le miel principalement). Les adultes ont des apports en moyenne de l’ordre de 75 g/j de sucres hors lactose ***.
En moyenne, les Français sont proches des recommandations d’apports en sucres.
Pour en savoir plus, consulter nos articles dédiés :
- La recommandation de l’ANSES
- La recommandation de l’OMS
La culture betteravière
La France de la betterave sucrière se situe essentiellement dans le nord et le nord-est du pays. En 2023-2024, la betterave sucrière est cultivée dans 7 régions de France pour environ 400 000 hectares, les deux régions les plus importantes étant les Hauts-de-France et le Grand Est, avec respectivement 189 350 et 103 090 hectares cultivés en 2023-2024.
Pour les rendements, la moyenne 5 ans est de l’ordre de 80-85 tonnes à l’hectare, avec un rendement en sucre de 12 à 14 t/ha. On ne tient pas compte cependant de la campagne 2020-21 qui a été fortement impactée par la jaunisse. La France dispose d’atouts exceptionnels pour la culture de la betterave : facteurs naturels, espaces disponibles, dimension des exploitations et expériences des hommes.
Les cultures de betterave sont généralement groupées dans la zone d’approvisionnement d’une sucrerie (en moyenne 35 km) avec laquelle les 23 000 planteurs de France sont liés par contrat actuellement. Les sociétés et les sucreries se sont concentrées : 5 groupes sucriers en 2023-2024 (contre 84 sociétés en 1950), 20 sucreries en 2023-2024 (contre 105 en 1950).
La culture de la canne à sucre
La France est le seul pays de l’Union Européenne, avec l’Espagne et le Portugal, à cultiver la canne à sucre. L’industrie française du sucre de canne est localisée dans 3 départements d’Outre-mer : la Réunion dans l’Océan Indien, la Guadeloupe et la Martinique aux Antilles.
Cultivée de manière traditionnelle, la canne est destinée à la fabrication de sucre brut, mais également de rhum et d’alcool agricole. La récolte s’étale sur plusieurs mois en fonction des régions : aux Antilles de février à juin, à la Réunion de juillet à décembre.
* Moyenne sur 3 ans
** Enquête CREDOC 2019
*** Rapport ANSES sur les apports en sucres 2017